19 février 2007

Rapa Nui

Bonjour tout le monde,

A part ceux qui ont trop skié, récoltant de ce fait des engelures au gros orteil du pied gauche ne leur permettant pas de taper au clavier, tout le monde a trouvé que c'est à l'île de Pâques que je suis allé du 8 au 14 Février.

Ah ! L'île de Pâques ! Ile mythique ! Il y a encore quelques mois, elle n'était pour moi qu'une île tellement éloignée, tellement isolée, qu'elle en était presque imaginaire.

Que de voyageurs n'a-t-elle pas fait fantasmer cette île ? Nombreux furent ceux qui tentèrent d'en percer les multiples mystères, et plus encore ceux qui échafaudèrent les hypothèses les plus extravagantes sur ses origines...
Certains touristes peu avertis ne découvrant l'île qu'à travers les vitres d'un autocar se laissent facilement embobiner par leurs guides de troupeau qui prétendent détenir à eux seuls l'unique vérité sur tous les mystères de l'île. Mais le fait est que personne ne sait vraiment et que les différentes théories sont plus passionnantes qu'une hypothétique vérité.

L'île de Pâques est paradoxalement l'une des îles les plus connues, car ses célèbres monolithes sont quasiment devenus un cliché universel, mais c'est aussi la plus éloignée au monde de toute terre habitée ! Il y a à peine 30 ans, l'île ne recevait qu'un bateau de guerre par an, apportant vivres et matériel.
Aujourd'hui, LAN Chile opère un vol quotidien entre Santiago et l'île de Pâques, et deux fois par semaine, ce vol se poursuit jusqu'à Tahiti. C'est ainsi que la plupart des Français visitant l'île de Pâques le font depuis Tahiti, car LAN profite de son monopole pour pratiquer des tarifs exagérés. En effet, le vol entre Santiago et l'île de Pâques (4h) vous coûtera aussi cher que le vol entre Paris et Santiago (12h)...

En fait, il ne faut pas réduire l'île de Pâques au mystère de ses statues, mais y lier étroitement toute son histoire, si dramatique...
Depuis sa découverte en 1722, l'île a fasciné, mais cette fascination a d'abord pris la forme de pillages et de nombreux sites ont été dépouillés de leurs statues. Les indigènes ont été déportés dans les exploitations de guano du Pérou, puis, lorsque la communauté internationale a obtenu leur retour, ceux qui ont survécu au voyage ont rapporté la vérole à ceux restés sur l'île et la population pascuane a quasiment disparue. Rajoutez à cela l'évangélisation de l'île par la London Missionnary Society, l'utilisation de ce morceau de terre comme parc à moutons anglais (allez savoir pourquoi les anglais sont allés élever des moutons aux antipodes de l'Angleterre ?!) qui a fini de détruire la végétation de l'île déjà mise à mal par l'abattage des arbres utilisés pour le transport des statues, et les probables guerres tribales qui expliqueraient pourquoi les statues ont été renversées, et vous aurez un aperçu de l'histoire de cette île.

Il ne faut surtout pas l'aborder comme une île paradisiaque (on y trouve fort peu de cocotiers, il n'y a qu'une seule petite plage et le reste de la côte n'est que falaises abruptes) mais plutôt comme une terre capable de soulever l'émotion à chaque moment. Et l'on s'étonne de ressentir sur une surface aussi réduite la force et la richesse d'une grande civilisation...

Par ailleurs, tous les ans, pendant les 2 premières semaines de Février, a lieu le Tapati, la fête traditionnelle pascuane. C'est LE rendez-vous festif et culturel de l'île de Pâques à ne pas manquer : sports, chants, danses, gastronomie,... Bien sûr, tous les avions sont pleins, les hébergements aussi (des fois un an à l'avance), tous les prix flambent, et il y a beaucoup de touristes, mais c'est une expérience sensationnelle !
Et puis en cherchant bien, on arrive à trouver de la place dans les avions et les residenciales : Tenez, moi, par exemple, sans réservation, j'ai réussi à monter dans un avion, et j'ai débarqué là-bas, comme à mon habitude, complètement à l'arrache, sans savoir où j'allais dormir, et incapable de faire une phrase entière en espagnol, mais à grand renfort de gestes et de Tahitien, j'ai réussi à trouver un lit en 2 temps 3 mouvements...




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